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19/07/2012 (Brèves 013) La révolution de Khasmin continue dans le silence (Lecteur)

Apres l’arrestation arbitraire d’une vingtaine des jeunes de Balbala en juin 2012 après le pseudo-tournoi sportif organisé par le « Ministre mercenaire » Djama Elmi Okieh qui a tourné en accrochage entre les jeunes joueurs qui se sont rangés en clans respectifs, l’arrestation illégale des plusieurs dizaines des jeunes de Tadjourah en 02 juillet 2012 après leur protestation contre la discrimination à l’embauche et à l’accès équitable aux ressources du pays, l’emprisonnement illégal des centaines de jeunes de Dikhil après leur refus du Préfet de Dikhil, l’arrestation devant la Cité Ministérielle en12 juillet 2012 des jeunes diplômés qui ont reçu leurs diplômes de licence 2 jours avant puis séquestrés dans la sinistre prison de Nagad et dernièrement ceux des jeunes de Hayabley qui ont manifesté contre la construction d’une habitation publique au sein de l’unique terrain de jeu de tout le Hayabley, Layableye et Hejeda;

la jeunesse djiboutienne est en pleine effervescence en quête de democratie,de justice, de liberté et de travail.

C’est triste mais c’est la réalité que vit la jeunesse djiboutienne terrassée par le chômage massif (70% des jeunes), la pauvreté endémique, la dépression morale et la précarité des conditions de vie (ni eau potable ni électricité), se refugie dans le khat et parfois dans l’addiction des produits stupéfiants.

Mais ce que la jeunesse djiboutienne tarde à appréhender est que la chose de l’Etat n’existe pas à Djibouti car le pouvoir et les maigres ressources du pays sont confisqués par le dictateur Guelleh et son clan.

Et pour preuve, voila que la famille Guelleh détient la richesse nationale et les postes clés comme son frère Saad Omar Guelleh qui est le directeur du Port de Djibouti, sa fille Haibado nommée conseillère économique du Président, son fils Aïnaché baptisé conseiller diplomatique et religieux sans oublier les membres de son clan qui détiennent les postes de haute responsabilité des institutions civiles et militaires du pays et dirigent la quasi-totalité des établissements publics pour ne donner cette liste non exhaustive :
Hassan Said Khaireh dit Hassan Madobé, la triple casquette qui n’est autre le Chef du Service de Documentation et de la Sécurité (SDS), directeur de la sécurité nationale et conseiller du Président à la sécurité nationale.
Ismail Houssein Tani, le tribaliste secrétaire général de la Présidence.
– Le général Zakaria Cheikh Ibrahim, le chef d’état-major à la défense qui ne connait pas la retraite.
– Le colonel berger Mohamed Djama, chef de la garde dite républicaine connu pour ses crimes contre l’humanité et ses lâches assassinats des ISSAS et des AFARS.

Pour ce qui est des établissements publics, en voici les membres de son clan qui détiennent encore la richesse du pays pour ne donner cette liste des noms qui reste à compléter :
Djama Ali Guelleh, cousin germain de Guelleh et inamovible directeur de l’EDD avec ses 9 000 employés dont 600 sont membres du clan.
Abdourahman, le riche directeur de DJIBTELECOM, le rentable établissement public du pays avec des milliards de chiffres d’affaires par an et qui emploie à lui seul environ 1 400 employés dont 40% sont membres du clan.
Charmakeh Youssouf Moussa, l’illettré directeur de la voirie de Djibouti propulsé récemment à ce poste.
Mohamed Yacoub, directeur de l’aéroport « militaire » de Djibouti et frère du Ministre de la santé Ali Yacoub.
Charmakeh, Représentant du gouvernement dans l’autorité aéroportuaire.
Abobaker, chef des autorités portuaires suivi de
Gaughé, commandant du port.

Alors une question se pose : Est-ce que tous ces hommes cités ci-dessus ont-ils mérité ces postes ou pas ? Pourquoi n’existe-t-il pas d’autres hommes issus d’autres clans qui occupent des postes de haute responsabilité ?

Et pour réponse, le peuple djiboutien même les plus illettrés connaissent et sont conscients de ce dérapage sous forme de tribalisation, des institutions républicaines et du clientélisme politique.

Pire encore, même les délégations étrangères en passage à Djibouti et les représentations diplomatiques accréditées dans notre pays en sont choquées lorsqu’elles rencontrent en visite officielle toute la famille royale de Guelleh assise côte à côte pour accueillir à la Présidence les délégations officielles.

Face à cette dilapidation des biens publics de l’Etat et à cette destruction délibérée des institutions républicaines de l’État, nous mettons en garde le peuple djiboutien et en particulier la jeunesse djiboutienne de ne pas tomber dans cette obscure idéologie et nous rappelons que les fondements de l’Etat sont le mérite, la patrie non pas un clan et la justice sociale non pas le népotisme et le clientélisme.

Enfin, je lance un appel à la jeunesse djiboutienne en disant que « Nous devons nous efforcer de devenir le changement que nous voulons voir »

18/12/1999 – MANIFESTATION REUSSIE DEVANT L’AMBASSADE DE DJIBOUTI A PARIS.

En dépit des conditions atmosphériques effroyables (pluie continue, froid), un nombre important de manifestants s’étaient déplacés pour rendre hommage aux victimes du massacre d’Arriba. Parmi les slogans les plus entendus :

« 22 ans d’impunité, ça suffit, ça suffit »
« Jugement pour Guelleh »
« Le violeurs en prison, les tortionnaires en prison »

« Démocratie à Djibouti »
« Libérez nos camarades »
« Libérez tous les prisonniers politiques »
« Halte au blocus dans le Nord »
« Halte au massacre des enfants innocents »
« Halte au massacre des vieillards »
« Halte au massacre des civils »
« Guelleh, assassin, la France complice ! »
« Pas un sou pour Guelleh ! »

La manifestation a duré un peu moins de deux heures et elle s’est déroulée dans le calme.

Les fonctionnaires français des R.G. sur place ont pris note de tous les slogans. Leur rapport sera transmis comme d’habitude au Premier Ministre, au Ministre de l’Intérieur et à l’Elysée.

17/12 /1999 – LE PARLEMENT EUROPEEN APPELLE A LA LIBERATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES A DJIBOUTI

L’Appel International de LA LIBERTE a été entendu, non seulement par les parlementaires français, mais maintenant par le parlement européen qui vient de voter un texte d’une fermeté exceptionnelle, réclamant la libération de tous les prisonniers incarcérés à Djibouti dans des conditions effroyables et sans jugement.

17/12/1999 – LES ENTREPRISES FRANCAISES CONNAISSENT AUSSI DES DEMELES AVEC LA JUSTICE JIBOUTIENNE QUI LES CONDAMNE ASSEZ SYSTEMATIQUEMENT … (Source LOI)

« La compagnie Air France est préoccupée par la hausse des taxes d’aéroport et du prix du carburant à Djibouti. Le programme d’ajustement structurel décidé par ce pays avec le Fonds monétaire international (FMI) a en effet amené à une révision du système de taxation du carburant d’aviation…. »

« ….Air France, comme plusieurs autres sociétés françaises ayant eu des démêlés avec la justice à Djibouti, s’inquiète aussi de l’évolution de la jurisprudence en matière de conflits du travail, dans lesquels les compagnies étrangères sont assez systématiquement condamnées. Tout comme la compagnie aérienne française, la Banque Indosuez-Mer Rouge, les AGF et La Prudence en ont fait l’expérience ces dernières années. … « 

17/12/1999 – Les premières pétitions ont été adressées à l’Ambassade de Djibouti pour transmission à la Présidence de la Républiqu à Djibouti.

une opération longue en raison du nombre important de pétitions

Notre Association a envoyé ce matin, les premières pétitions à S.E. Djama OMAR, Ambassadeur de Djibouti en France, en lui demandant de les faire parvenir à M. Guelleh. En raison du nombre de pétitions reçues (env. 2000), l’opération prendra deux semaines !

Au nom de tous les prisonniers politiques injustement incarcérés, nous tenons à remercier tous ceux qui se sont engagés aux côtés des Associations pour réclamer leur libération. L’opération continue jusqu’à la Libération de tous…. Merci de continuer à signer et à faire signer les pétitions.

16/12/1999 : Jack Lang, Président de la Commission des Affaires Etrangeres à l’A.N. française, écrit à Monsieur Charles Josselin pour dénoncer les violations des D.H. par le régime djiboutien.

ASSEMBLÉE NATIONALE RÉPUBLIQUE FRANCAISE

LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION
DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

Ref : JL/CB/950

Paris, le 15 décembre 1999

Monsieur le Ministre,

Au moment où vous présidez la Commission mixte de coopération franco-djiboutienne, je me permets d’attirer votre attention sur la situation des droits de l’homme à Djibouti.

Le Collectif des associations pour le respect des droits de l’homme à Djibouti m’a en effet adressé divers documents, dont je vous prie de trouver ci-joint la copie, sur la situation préoccupante régnant dans ce pays. Ces textes mentionnent notamment le conflit dans le nord du pays et les conditions de détention dans les prisons qui ont d’ailleurs fait l’objet d’un rapport établi par le Ministère français de la justice.

Je vous serais très reconnaissant de me fournir des précisions sur cette question qui revêt une grande importance. Je souhaiterais savoir en pariculier si ce sujet a été abordé lors de la réunion de la Commission mixte et si les décisions ont été prises.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Jack LANG

Monsieur Charles JOSSELIN
Ministre de la Coopération
20 rue Monsieur
75007 PARIS

_________________________________________

Assemblée Nationale

République Française
Commission des Affaires Étrangères

Liberté – Égalité – Fraternité

Tel : 01 40 63 65 30 / 87
Fax : 01 40 63 69 89

Monsieur Pierre FAVIER (AFP) : 39766

Paris, le 15 décembre 1999

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Jack Lang, Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, déclare au sujet de la situation à Djibouti.

 » J’ai adressé aujourd’hui une lettre pressante à Charles Josselin, Ministre de la Coopération, afin qu’il soutienne activement les droits de l’homme de Djibouti, au moment où il préside la Commission mixte de coopération franco-djiboutienne. J’ai souligné la vive préoccupation que soulève la grave situation des droits des personnes à Djibouti. Depuis huit ans, une guerre civile déchire le nord du pays. Les familles sont dispersées ; les conditions sanitaires sont précaires ; la famine menace 30 000 habitants ; les prisonniers politiques subissent des conditions de détention dénoncées par un récent rapport. Je souhaite personnellement que notre pays demande avec force aux autorités djiboutiennes de pleinement respecter les droits humains. « 

16/12/1999 – Fin de l’occupation de la mairie de Blois par des Djiboutiens. (Source AFP)

Mercredi 15 Décembre 1999 – 19:34 GMT

BLOIS, 15 déc (AFP). Huit Djiboutiens, qui occupaient depuis mercredi après-midi le hall de la mairie de Blois (Loir-et-Cher) pour demander l’arrêt de la coopération entre la France et le régime de Djibouti, ont annoncé, en début de soirée, mettre fin à leur action.

Les huit militants d’un collectif d’associations djiboutiennes ont arrêté leur action après avoir obtenu l’assurance d’un rendez-vous avec le maire PS de Blois, Jack Lang, également président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

L’Association pour la démocratie et le développement, l’Association de solidarité au peuple Afar, l’Association pour le respect des droits de l’homme à Djibouti et le Comité en Europe pour la défense des prisonniers politiques à Djibouti, souhaitaient attirer l’attention des autorités françaises sur la situation de leur « pays en crise où se déroule une guerre civile médiatiquement occultée ».

Alors que se tenait, mercredi à Paris, une commission mixte de coopération franco-djiboutienne, la délégation a demandé à la France qu’elle cesse « de coopérer avec un régime qui viole et torture » et « subordonne son aide au respect des droits de l’Homme ».

Jack Lang, qui se trouvait mercredi à Paris, a adressé au ministre de la Coopération, Charles Josselin, une copie des documents que lui a transmis la délégation djiboutienne.

15/12/1999 – BURKINA FASO: APPEL URGENT DE l’UIDH POUR L’ANNULATION DE LA PROCEDURE INTENTEE CONTRE LES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME

A tous membres du Bureau de coordination,
à toutes sections membres et à tous partenaires de l’UIDH

DERNIERES NOUVELLES

Ce jour, 15 décembre 1999 et en complément à notre déclaration datée du 9 décembre 1999, les membres du bureau du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques à savoir :

· Halidou Ouédraogo, Président du MBDHP et de l’UIDH, Président du Collectif ;

· Tolé Sagnon, Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGTB), Vice président du collectif ;

· Norbert Tiendrébeogo, Vice Président du collectif et Président du Front des Forces Sankaristes ;

· Maître Bénéwendé Sankara, Représentant de l’Union des Jeunes Avocats du Burkina, Rapporteur du collectif ;

· Jean-Claude Medah, Président de l’Association des journalistes du Burkina, Rapporteur du collectif ;

· André Tibiri, Président de l’Union Générale des Etudiants du Burkina (UGEB), Rapporteur du collectif ;

et le journaliste : Paulin Yaméogo, Directeur de publication du journal  » SAN FINA  » viennent d’être inculpés pour démoralisation de l’armée et appel à la dissidence au sein de l’armée (art 106 du code pénal et 104 du code de l’information). Ils risquent cinq ans de prison. Ils sont en liberté, mais le procès est prévu pour le lundi 27 décembre 1999 à 8 heures à Ouagadougou, Burkina Faso.

ACTIONS DEMANDEES

· Adresser sans délai par fax , E-mail, téléphone ou par tous autres moyens des correspondances aux autorités politiques du Burkina pour :

· Demander l’annulation pure et simple de cette procédure initiée contre les membres du collectif dont son Président Halidou Ouédraogo et le journaliste Paulin Yaméogo ;

· Nous (partenaires) soutenir par tous moyens.

S’adresser à :

Monsieur Blaise COMPAORE
Président du Faso
Ouagadougou
Burkina Faso
Fax : 00 (226) 31 49 26

Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères
Fax : 00 (226) 30 87 92
03 B.P. 7038 Ouagadougou 03
Burkina Faso

Monsieur le Ministre de la défense nationale
01 B.P. 496 Ouagadougou 01
Burkina Faso

Monsieur le Ministre de la justice
Ouagadougou Burkina Faso
Fax : 00 (226) 31 71 37
01 B.P. 526 Ouagadougou 01

N.B. : Au plan national un débrayage de 48 heures pour compter du 16 Décembre 1999, une pétition et une adresse au Chef de l’Etat pour le rendre responsable de tout ce qui pourrait advenir ont été décidés ce jour 15 décembre 1999 par le collectif. Il a été demandé à Maître Cissé Moustapha, Président de l’Association Malienne des Droits de l’homme, Vice Président de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme d’accélérer la mise en place du collectif des avocats pour la défense des inculpés.

Merci de bien vouloir informer le Secrétariat de l’UIDH de toutes actions entreprises

UIDH
Tél (226) 31 61 45
Fax (226) 31 61 44
E-mail : uidh@fasonet.bf
Ouagadougou, le 15 Décembre 1999

Le Secrétaire Administratif

Christophe COMPAORE