07/04/04 (B241) Quelques précisions pratiques sur le fonctionnement et les objectifs de l’Observatoire à l’attention des lecteurs qui nous écrivent. (ARDHD)

Beaucoup de lecteurs s’adressent
à nous comme si nous étions des journalistes.

Il nous semble utile de
rappeler le positionnement, le fonctionnement et les objectifs de l’ARDHD.

Le journaliste est un
professionnel (salarié ou bénévol), qui a une expérience
et qui bénéficie de moyens adaptés pour exercer son métier,
pour enquêter, pour approfondir un sujet et pour effectuer des vérifications
/ recoupements.

Cela n’est pas le cas
de l’Observatoire de l’ARDHD
. Nous avons souvent rappelé que notre
équipe est une équipe de bénévols, dont chaque
membre exerce par ailleurs une activité professionnelle sans rapport
avec son engagement personnel au service des Droits de l’Homme à Djibouti..

On ne peut pas dire
que l’Observatoire soit un journal au sens du terme
. La majorité
des articles proviennent de contributions de lecteurs ou d’articles de presse
/ dépêches d’agences.

Lorsqu’elle l’estime fondé,
l’équipe de l’ARDHD rédige des articles qu’elle signe. Le plus
souvent, elle se limite à préparer souvent une note pour donner
son avis, un éclairage ou une mise en garde sur un article ou une contribution.

Le rôle de l’Observatoire
est double :

– permettre à
tous ceux qui ne peuvent pas s’exprimer
dans leurs pays de diffuser
leurs idées et leurs avis sous leur responsabilité. Dans ce
cas, il s’agit de mettre en échec (de contourner) la politique généralisée
de baillonement de l’information qui est pratiquée par le régime
dictatorial de Guelleh. Mais attention, ce n’est pas parce que nous publions
un article, une lettre ouverte ou une contribution, que cela voudrait laisser
entendre que nous pourrions adhérer aux idées ou aux affirmations.
Cela n’engage pas ni nos convictions ni votre vision, ni notre appréciation
de la situation.

– lutter contre
toutes les violations de l’homme
qui sont commises à Djibouti
par IOG et par ses sbires. La diffusion rapide de l’information au sein
de la communauté internationale et de la communauté djiboutienne
constitue une menace sérieuse pour le régime et une barrière.
En effet, la diffusion de faits délictueux ou criminels a pour conséquence
d’entacher l’image des dirigeants et de leur poser des difficultés
lors des négociations internationales : exécutions extra-judiciaires,
tortures, décisions judiciaires commanditées par la Présidence,
injustice envers des groupes, etc.

Nous rappelons que tous
les membres de l’équipe sont français, sans aucune origine djiboutienne
et qu’à ce titre, personne parmi nous, ne pourrait avoir la moindre
ambition politique à Djibouti. Nous n’avons jamais sollicité
ni reçu de financement, ni de la France, ni de Djibouti, ni des lecteurs
et nous avons toujours refusé toutes les offres dans ce domaine. En
ce sens, notre indépendance et notre neutralité sont assurés.

Quel est le statut
de l’Observatoire ?

L’Observatoire est une
sorte de forum où chacun peut s’exprimer, donner son avis, diffuser
des informations. Mais ce n’est pas un forum ouvert, dans la mesure où
les articles sont lus et remis en forme avant d’être publiés.
On peut parler de forum organisé et modéré : nous refusons
de diffuser, en particulier, des articles qui feraient l’apologie du système
dictatorial, qui porteraient atteinte aux bonnes moeurs ou qui feraient l’apologie
du crime.

Ne tirez pas toujours
sur le pianiste !

La tâche n’est pas
facile au quotidien et les lecteurs doivent le comprendre. Certaines contributions
engendrent des réactions parfois violentes qui sont souvent mal ciblées,
parce qu’elles sont dirigées contre notre équipe et non contre
l’auteur .. ou ses idées.

Dans certains cas spécifiques,
nous aurions tendance à refuser la diffusion d’informations qui sont
en contradiction avec nos principes ou notre vision. Mais notre attachement
fondamental au respect de la liberté d’expression domine et nous impose
de les publier malgré tout. Nous le faisons, au risque que certains
y voient une prise de position de notre part, ce qui n’est, bien sur, pas
le cas. Etc !

En plus et cela n’est
pas négligeable, certains profitent de notre notoriété
pour tenter de l’utiliser à leur profit. Désintoxication, fausses
informations. Certains sont plus habiles que d’autres et ne sont pas toujours
identifés dès l’origine. Il est arrivé, ans le passé,
que certains essayent de nous mettre d’abord en confiance, avant de tenter
de faire passer des idées tribalistes, racistes ou même favorables
à Guelleh.

Dans ce contexte de répression
qui nous contraint à privilégier et à garantir l’anonymat
des sources, nous pouvons être vulnérables, car nous nous refusons
à percer le secret de nos sources ou l’identité véritables
de nos lecteurs, afin de garantir la sécurité des personnes
et de leurs familles.

La pluralité
de l’information devrait engendrer l’impartialité.

L’impartialité
n’existe pas ! Aucun homme, aucun journaliste (à de très rares
exceptions près) n’est totalement impartial. Nous ne dérogeons
pas à la règle. Nous sommes clairement engagés dans la
lutte contre les pratiques du régime.

En nous limitant à
l’opposition, nous nous attachons à diffuser toutes les contributions
qui nous parviennent : la multiplicité des opinions permet-elle de
tendre vers l’impartialité ?

En théorie, Oui
! En réalité c’est plus discutable, dans la mesure où
il faudrait équilibrer, au gramme près, le poids de chaque idée,
de chaque affirmation. Certains écrivent plus que d’autres, ce qui
aurait tendance à donner un poids supplémentaire à leurs
thèses.

L’opposition djiboutienne
dite ‘organisée’ communique malheureusement très peu et très
peu souvent. Stratégie délibérée, manque de moyens
ou carence ?

Pour pallier cette carence
ou pour justifier ce silence sur le terrain de la communication, certains
auraient choisi un palliatif : la critique systématique des supports
qui ne propagent leurs idées et certains étendent la critique
aux animateurs : c’est fréquent !

Faute d’avoir une stratégie
de communication, faute d’écrire des articles ou des communiqués,
est-il plus confortable de viser les supports, quitte à leur demander
de l’aide plus tard ! Nous n’y échappons pas !

En conclusion, nous tenons
à rappeler que l’Observatoire n’est pas un journal, mais un bulletin
d’information ouvert à la publication de tous les articles, informations
ou contributions qui lui parviennent. Tous les partis d’opposition, tous les
syndicats, toutes les associations sont les bienvenues, à condition
de ne pas faire l’apologie du régime.

N’ayant pas d’objectif
commercial, nous n’avons aucune ambition. Si nous atteignons des records de
diffusion (entre 7 et 10.000 pages par jour), c’est un résultat que
nous apprécions uniquement parce qu’il permet aux Djiboutiens qui le
souhaitent d’être lus par le plus grand nombre. Mais nous ne sacrifierons
pas notre âme sur le terrain de l’audimat … Nous ne pouvons pas faire
plaisir, à chaque article, à tout le monde ..