02/12/05 (B326) LDDH : des milliers de décasements. On brûle, on détruit les anciens logements, on tue les civils. Dans ce contexte le climat devient très pesant à Djibouti.


Le Président

NOTE D’INFORMATION
DU 1ER DECEMBRE 2005
APPEL POUR LES MILLIERS DE VICTIMES DES DECASEMENTS D’ARHIBA
LES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME
CRAIGNENT L’IRREPARABLE

Dés le début des opérations brutales de décasements à Arhiba, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH), conformément à sa mission de Prévention des Conflits aura tout fait pour alerter les autorités djiboutiennes sur les dangers d’une entreprise mal pensée.

Force est de regretter que ses appels soient restés vains et suivis des débordements gravissimes.

Ainsi, au lendemain du 8ème jour des décasements, la situation sur le terrain a brusquement dégénéré quand les forces armées ont continué à détruire cette fois par le feu des armes les maigres restes matériels de leurs forfaits.

A ce jour, le triste bilan, d’une semaine d’opérations de démolitions et d’expulsions inhumaines (sans aucune contrepartie) décidées en Haut lieu contre les habitants déjà marginalisés d’Arhiba, se traduit par un lourd bilan de morts, blessés souvent graves et des disparus.

L’intervention répressive du mercredi 30 novembre 2005 c’est tristement soldée par 5 morts, (deux tués sur le coup dont un adolescent, une femme qui allaitait son bébé est décédée à l’hôpital, et deux cadavres retrouvés dans les égouts à côté du Dry Port non loin d’Arhiba.) ;

Quant aux blessés, pour ceux admis à l’Hôpital Peltier ils seraient au nombre de quinze et pour certains aucun soin digne de ce nom ne serait jusqu’à présent dispensé.

Par ailleurs la LDDH a appris avec soulagement que cinq des personnes arrêtées hier viennent finalement d’être libérées par la police criminelle 24 heures après.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) appelle les Autorités Djiboutiennes à faire preuve d’un minimum de retenue en mettant fin aux opérations de décasements sauvages ;

La LDDH dénonce le mépris inadmissible du gouvernement de la République de Djibouti face aux drames vécus par les populations décasés d’Arhiba II condamnées à dormir à la belle étoile, (vieillards, femmes et enfants compris) dans des conditions inhumaines et inacceptables et ce depuis plus d’une semaine

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains lance un Appel urgent à toutes les bonnes volontés nationales et internationales afin qu’elles apportent aide et assistance aux milliers des sans abris de la Cité d’Arhiba II.

Dans le cadre de la prévention des conflits armés, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) exhorte les grandes puissances des pays amis, militairement présentes en République de Djibouti, de faire officiellement pression pour mettre fin dans notre pays à, de telles actions barbares et criminelles qui ne peuvent que déclencher une guérilla urbaine très dangereuse pour notre capitale, pour la stabilité de notre République et de notre Région.

M. NOEL ABDI Jean-Paul