29/07/08 (B458) L’Express avec Reuters / Les islamistes se replient de Mogadiscio
Les responsables de l’Union des tribunaux islamiques ont évacué jeudi la capitale somalienne alors que les troupes du gouvernement provisoire, appuyées par des soldats éthiopiens sont parvenus à 30 km de la ville
Un dirigeant de l’Union des tribunaux islamiques somaliens a annoncé jeudi que toutes les milices islamistes avaient quitté Mogadiscio, la capitale. « Nous avons évacué tous les dirigeants et membres qui opéraient dans la capitale », a affirmé par téléphone le cheikh Charif Ahmed à la chaîne de télévision qatarie Al Djazira.
Il a assuré que les islamistes restaient unis et a expliqué leur retrait par un changement tactique face aux troupes éthiopiennes venues défendre le fragile gouvernement intérimaire somalien, qui est installé dans la ville de Baïdoa.
Pillages dans la capitale
Une force conjointe du gouvernement provisoire et de l’armée éthiopienne est parvenue mercredi à une trentaine de kilomètres de Mogadiscio, apparemment dans le but d’assiéger la capitale plutôt que de l’attaquer.
Des témoins ont signalé des pillages mercredi soir dans la capitale somalienne, où un semblant d’ordre prévalait depuis que les milices des tribunaux islamiques en avaient pris le contrôle en juin dernier après avoir évincé des chefs de guerre soutenus par les Etats-Unis.
Des coups de feu retentissaient jeudi matin dans la ville, qui a connu de longues années d’anarchie après la chute de l’ancien dictateur Siad Barré en 1991.
Mercredi, les troupes gouvernementales et éthiopiennes avaient pris le contrôle de Jowhar, puis de Balad, située à une trentaine de km au nord de la capitale. L’ambassadeur de Somalie en Ethiopie, Abdikarin Farah, avait alors déclaré qu’elles feraient le siège de Mogadiscio jusqu’à la reddition de leurs adversaires, a déclaré , ajoutant que le gouvernement avait offert l’amnistie à tout combattant de l’Union des tribunaux islamiques (UTI) qui déposerait les armes.
Front diplomatique
Le président de l’Union africaine, Alpha Omar Konaré, a peu après lancé un appel au retrait de Somalie de « toutes les forces et éléments étrangers ».
Il a exhorté le gouvernement intérimaire et l’Union des tribunaux islamiques (UTI) à mettre fin à toutes les hostilités et à reprendre les discussions de paix parrainées par la Ligue arabe qui avaient échoué le mois dernier au Soudan.
L’ancien président malien a annoncé qu’une mission de l’UA irait en Somalie dans les prochains jours et rendrait visite aux deux camps.
Au Caire, le Conseil de la Ligue arabe a publié, à l’issue d’une réunion de ses représentants permanents, un communiqué invitant lui aussi les deux camps à reprendre les négociations de paix et réclamant « le retrait de toute forme de présence étrangère du territoire somalien afin de préparer la mise en oeuvre de la résolution 1725 du Conseil de sécurité de l’Onu ».
Cette résolution approuve le déploiement d’une force de maintien de la paix africaine afin de soutenir le gouvernement intérimaire de Somalie et invite les autorités à poursuivre les discussions de paix avec leurs adversaires islamistes.