09/09/09 (B515) Radio-Trottoir : un lecteur nous envoie cette information sur l’élection de l’Ougas des Somali. Nous la publions sans n’avoir pu encore la vérifier à cet instant. (Info lecteur)

Un exemple d’une autre type de légitimité, incarnée sans besoin de force coercitive, de richesse ostentatoire.

Le 29 Aout 1994 s’éteignait à Diré-Dabe en Éthiopie le roi des issa, l’ogass Hassan Hirsi. Ce jour-là une forte pluie s’abattait sur cette petite ville située dans la région somalie de’ Éthiopie et plus précisément dans le territoire traditionnellement habité par les pasteurs issas. L’on comprendra plus loin l’importance de cet événement météorologique. L’ogaas Hassan Hirsi est le 18eme roi d’une longue lignée qui remonte au 16 eme siècle, siècle-charnière qui inaugurera une période tourmentée avec la décadence des sultanats et Cités musulmans de la corne de l’Afrique et que l’on peut designer comme le moyen-âge de la civilisation islamique dans cet te partie du continent.

Il a guidé les Issa dans leur longue lutte pour la survie et l’autonomie dans une Corne de l’Afrique convoitée par les puissances coloniales et les pouvoirs régionaux pour ses richesses et son importance géostratégique.

L’OUGAS disparaissait et avec lui une portion d’un monde spécifique, d’une autre conception du pouvoir, de l’autorité et des relations entre les différents peuples de la corne Afrique. Un exemple d’une autre type de légitimité, incarnée sans besoin de force coercitive, de richesse ostentatoire.

Si les Issa pleuraient la mort de leur père spirituel, leurs voisins, amis ou adversaires selon le cas, regrettaient, eux, la disparition d’un grand médiateur, d’un gardien de la paix entre les communautés concurrentes de la région.

Dans le contexte actuel de la Communauté Issas, traversée de certaine divisions et rivalités intertribales soulevées par les rapports au pouvoir étatique notamment à Djibouti, en somalie et en Éthiopie, ce particularisme de la royauté Issa avait de quoi susciter l’inquiétude quand à la réussite du remplacement de l’OGAAS défunt Hassan Hirsi.

Déjà, des son enterrement, les débats voire la polémique sur les procédures de succession et la reforme des institutions n’ont pas manqué de surgir. Il y avait les réformistes qui préconisaient que le future OGAAS doit devenir un personnage en phase avec son époque et donc avec la modernité.

Par contre les conservateurs qui eux voulaient préserver la tradition et revenir aux sources.

Nouveau Roi des Issas

Les 144 sages Issas ont crée la surprise. En effet ils ont réussi à réconcilier les conservateurs et les réformistes, de plus, ils ont réussi à éviter les influences externes. Le successeur du 18ème Ougas Hassan Hersi s’appelle Moustapha Mohamed Ibrahim Ougas Waïss. Il est âgé de 17ans. Né à Diré-Deba, il est l’arrière petit fils du 17ème Ougas Waïss Omar. Il poursuit des études en classe de 10éme année dans cette même ville de Diré-Deba.

Selon les informations que j’ai eues de l’Éthiopie les membres du Gandé vont encadrer le jeune OGAAS pour lui dispenser leur savoir du Coran, du Xeer, de la généalogie des Issas, des usages d’une bonne sociabilité. Le jeune OGAAS Moustapha Mohamed de continuera ses études dans un cadre privé tout en apprenant le savoir du Coran, du Xeer et des bons usages coutumiers. Dans ce cadre j’ai peut affirmer que le mariage entre les idées conservatrices et réformistes est bien réussi pour le bien-être des Issas et les autres communautés de la corne de l’Afrique.

Comme ses prédécesseurs, le jeune OGAAS va être intronisé à Zeïla et visiter les derniers campements situés à l’EST aux boulayawgas dans la région de Sanaag en Somali (somaliland).

Je souhaite que le nouveau OGAAS Moustapha Mohamed, devient un bon conciliateur entre les peuples de la corne de l’Afrique et que la corne de l’Afrique devient un lieu de paix et de tranquillité.

VIVE le nouveau Roi