Encerclement par les forces djiboutiennes
de l’hôpital Bouffard
français (à l’époque)

19/12/2021 (Brève 1999) TRENTE ANS DE L’ARDHD : EVENEMENTS TRAGIQUES DE DECEMBRE 2015 (3/4) L’ARRESTATION PUIS LA LOURDE CONDAMNATION D’OMAR ALI EWADO, PRESIDENT DE LA LDDH

Dans un communiqué diffusé le lendemain du massacre de Boulduqho (21 décembre 2015), la LDDH dénonçait la violence mortelle et privative de liberté de Guelleh, non seulement dans la capitale, mais aussi dans des villes du nord. (https://www.ardhd.org/2015/12/22/22-12-2015-breve-563-lddh-communique-guelleh-met-djibouti-a-feu-et-a-sang-un-bilan-de-37-morts-et-150-blesses/)

Le 26 décembre 2015 la LDDH publiait un premier bilan encore partiel, mais accablant pour le régime, des blessés et des morts, obtenu aux termes d’enquêtes minutieuses et rendues difficiles, en raison de la volonté gouvernementale d’établir un blackout total sur ces événements et des menaces policières à l’encontre de celles et ceux qui essayaient de faire la lumière sur les faits et les coupables.

La LDDH s’est ensuite préoccupé chaque jour de l’état de santé du jeune député Saïd Houssein Robleh, secrétaire de l’Association, qui était soigné à l’hôpital français et qui se remettait lentement de ses blessures par balles (4/4).

++ Un convalescent mis à la porte de Bouffard
A peine guéri, Saïd Robleh, bien qu’encore convalescent, avait été fermement invité à quitter l’hôpital, probablement sous la pression conjointe de l’Ambassadeur de France Serge Mucetti (prié pourtant de quitter ses fonctions au 31 décembre 2015) et de Guelleh.

Le 29 décembre 2015, lors de sa sortie de l’hôpital, les sbires de Guelleh, qui avaient fait encercler l’hôpital avec des protections en béton armé, attendaient Saïd Houssein Robleh pour lui offrir une promenade en voiture et l’abandonner sans ressource dans un lieu isolé. D’autres ont interpellé le Président Ewado pour le conduire vers une destination inconnue.

Ensuite, placé en détention préventive et à l’isolement, Omar Ali EWADO avait été condamné le 17 janvier 2016 à trois mois de prison ferme, par le tribunal correctionnel, sans la présence de son avocat, pour « diffamation publique », sans qu’aucune plainte ne soit déposée contre lui.

Il sera libéré le 14 février 2016, après un jugement de relaxe prononcé par la Cour d’appel de Djibouti

++ Les actions de l’ARDHD

Durant toute cette période l’équipe de l’ARDHD a multiplié les communiqués, adressé de nombreuses lettres aux autorités françaises et internationales, répondu à plusieurs interviews radio et effectué des visites (inutiles ?) en particulier au Quai d’Orsay. Elle s’était assurée du soutien de plusieurs avocats de renom dont Me Emmanuel Daoud.