21/12/2021 (Brève 2001) TRENTE ANS DE L’ARDHD : EVENEMENTS TRAGIQUES DE DECEMBRE 2015 (4/4) L’EX-FILTRATION DE SAÏD HOUSSEIN ROBELH A MOBILISE L’EQUIPE DE L’ARDHD PENDANT PLUSIEURS SEMAINES

Saïd Hussein Robleh, alors le plus jeune député de l’Assemblée nationale djiboutienne, avait été sauvagement blessé par des tirs à balles réelles, le 21 décembre 2015, alors qu’il se rendait à une réunion du haut-conseil de l’USN, convoquée d’urgence, en écho au massacre commis le matin à Bulduqho.

Avec ses collègues, il avait été violemment pris à parti par des hommes cagoulés, appartenant aux forces spéciales sous les ordres de Guelleh. Refusant d’être kidnappé, il était sorti du camion où l’on tentait de le retenir. C’est à ce moment là que les sbires de Guelleh lui ont tiré dessus presque à bout portant. Il a reçu deux balles, l’une dans l’épaule, moins dangereuse, mais une autre qui s’est arrêtée, par chance, à quelques millimètre de la veine jugulaire.

Une terrible hémorragie a suivi. Grâce à sa formation médicale, Saïd a pu s’auto-appliquer une compression pour limiter la perte de sang. Heureusement l’un de ses amis l’a pris dans sa voiture et évitant les nombreux barrages de policiers, ils ont pu atteindre l’hôpital (encore français) Bouffard où il a été pris en charge in extremis et sauvé au final.

Dés qu’il a été en mesure de le faire Saïd Hussein Robleh a adressé un SOS à l’ARDHD, dont l’équipe s’est mobilisée entièrement pour traiter son cas. Il faut savoir que l’Ambassadeur de France, Serge Mucetti, beau spécimen de la langue de bois et du mensonge diplomatique, qui allait quitter son poste fin décembre 2015 à la demande de Guelleh (allez comprendre !) avait reçu en main propre la demande d’asile et de protection rédigée à la main par Saïd. Qu’en a-t-il fait ?

Rien, c’est certain. Déchirée, c’est possible !

C’est encore grâce à lui et à ses promesses mensongères que Saïd, encore convalescent a pratiquement été mis à la porte de l’hôpital où il a été cueilli par des sbires armés de Guelleh. Fort heureusement ils se sont contenté de lui faire faire un tour en voiture pour l’abandonner sans ressource et avec ses plaies dans un endroit très éloigné des habitations et des moyens de transport.

Bref, tant bien que mal, il a pu rentrer chez lui. Depuis ce moment-là le contact « souvent codé » avec l’équipe de l’ARDHD a été permanent. Il a d’abord été nécessaire d’organiser, en toute discrétion, sa sortie du territoire vers l’Ethiopie. Grâce à des complicités, il avait pu récupérer son passeport qui avait confisqué par un dirigeant de son Université, en raison de son appartenance à l’opposition.

Arrivé à Addis Abeba, la situation n’était pas réglée. Il était sous la menace des féroces hommes de main de Guelleh et d’une possible extradition. Il fallait faire vite et lui obtenir un visa pour l’Europe, ce que les autorités françaises continuaient à lui refuser. Sa soeur s’est portée volontaire pour payer le billet d’avion.

Au final, grâce à la formidable pression exercée par l’ARDHD auprès de la presse
(Télécharger la revue de presse de l’époque : https://www.ardhd.org/Documents/30_ans/Said_Robleh/r0104_revue_presse_4jan2106.pdf)
des ONG et des autorités et une aide concrète de la FIDH, l’Ambassade de France lui avait délivré en urgence, un visa d’entrée.

Finalement, il a été accueilli par un membre de l’ARDHD, à l’aéroport Charles-de-Gaulle, le matin du 16 février 2016, en provenance d’Addis Abeba.

Il sera rejoint dans la journée par sa soeur, qui l’hébergera en Belgique où un chirurgien spécialisé réussira l’extraction de la balle, sans dommage supplémentaire pour lui