23/02/10 (B539) Sergent Ariko : A la fin de son premier mandat, le dictateur IOG était-il prêt à quitter le pouvoir ?

Avant la fin de son premier mandat, IOG avait terminé l’aménagement de sa future maison « de retraite » à Dire Dawa et il prévoyait d’aller s’y installer.

Mais les chefs de plusieurs tribus du pays sont venus « pratiquement » le supllier de ne pas quitter le pouvoir, au motif, selon eux, qu’aucun parmi les opposants actuels n’était susceptible de lui succéder en garantissant la cohésion nationale.

Ils ont même ajouté que la majorité d’entre eux étaient des hommes qui étaient rejetés par la population, à l’exception peut-être de DAF du MRD.

Les Djiboutiens ont eu le temps de se faire une opinion en mesurant leur activité et ils ne veulent pas les voir a la tête du pays. Face à l’insistance d’un certain nombre de sages de ces tribus, le dictateur se serait laissé fléchir.

Cependant il a posé comme condition, que le peuple puisse s’exprimer par referendum.

Mais comme, selon lui, les finances publiques ne permettaient pas d’organiser le réferendum en ces temps de crise, IOG voulait quitter ses fonctions, dans un premier temps en tout cas. Il aurait même dit à ses proches que le peuple ne voulait plus de lui.

Il aurait juré sur le Coran qu’il ne s’accrocherait pas au pouvoir. Mais il a vite été rattrapé par plusieurs événnements :

  • l’affaire borrel,
  • le scandale des dechets toxiques immergés à Tadjourah,
  • des meurtres commandités comme le sous-directeur du SDS, Mohamed Abdiallahi qui a été liquidé au cimetière d’Ambouli par une bande payée par IOG,
  • l’affaire de l’attentat du Café de Paris,
  • le non-respect des accords cadre du 12 mai 2001 signés avec Dini,
  • le veto de la présidence pour rétablir le Renouveau,
  • la guerre avec le voisin éryhtréen,
  • la corruption généralisée,
  • la tribalisation galopante,
  • l’exil forcé d’une partie de l’élite djiboutienne,
  • le bannissement des leaders de l’opposition,
  • les accusations fondées d’enrichissement personnel,
  • la pauvreté qui se développe dans les quartiers de Balbala,
  • la poursuite du racket systèmatique des commerçants arabes,
  • les detournements des aides internationaless,
  • l’enlisement dans les affaires extérieures des pays voisins, : Somaliland, Somalie et Ethiopie.

C’est surtout sa femme Kadra Haid, la folle furieuse, qui a exercé une grande pression sur lui pour préserver son capital personnel et ses propres intérêts.

Sur un autre plan, ses ministres et ses collaborateurs, qui ont les mains sales, ne veulent pas perdre leurs avantages. Si demain, IOG partait, ils seraient livrés à eux-memes. En dehors de lui, ils ne représentent rien !

Après mure réflexion, le dictateur a préféré écouter le doux chant et les flagorneries de ses warabehs plutôt que les paroles de son peuple.

Maintenant, il ne peut plus revenir en arrière. Nous fonçons tout droit dans le mur. Ismaïl bobard est comme tous les chefs d’Etat africains. Au fond, il n’est toujours pas rassassié par le pouvoir. Et beaucoup de gens autour de lui, ses amis, sa femme ne sont pas lassés des honteux avantages dont ils profitent avec largesse.

Ismail Omar Guelleh a donc lancé les grandes maneouvres pour se maintenir au pouvoir dès le début de son deuxieme mandat.

Mais on n’y a vu que du feu. Sa femme la sanguinaire Kadra Haid, en panne d’idées à commencé par « foutre » le désordre partout. Elle lui a fait éliminer tous ceux qui la génaient sur son passage : les opposants, les syndicalistes, la chanteuse Neima Kjama ainsi que le Gabaye de Khorr Yareh ou petit cou.

En exilant DAF et Mahdi, Guelleh s’est débarrasé des opposants qui avaient compris ses machinations. Ils connaissaient ses objectifs.

Dans ce cadre et pour s’assurer des soutiens, Guelleh a accordé de gros avantages à certains chefs de tribus malhonnêtes. Il a lancé son programme spécial présidentiel qui consistait a construire des écoles, des puits, des centres de santé à Balbala (ouverts uniquement aux figurants recrutés pour une prise de vue de la RTD).

Il a récupéré a son compte tout ce qui se faisait dans les Ministéres.

Quand le masque est tombé, il était trop tard.

Reste la question de l’oppposition.

Certes, elle se mobilise mais en ordre dispersé sur le fond. Comme dans tous les pays africains, il y a deux populations qui se cotoient. D’un côté, celle des districts de l’intérieur et des zones les plus reculées du pays qui croule sous le poids de la misère, mais qui sont très faciles à manipuler.

De l’autre côté, celles de la capitale qui n’échappent pas à leur lot de problèmes (kailo et khat qui signifient cris et khat se partagent la population) et qui constatent tous les changements de position grâce à des monceaux de Fdj qui sont distribués aux leaders d’opinion facilement achetables.

Après la fin de ce mandat, il faut savoir et Guelleh le sait qu’il n’aura plus aucune légitimité. Alors les choses changeront. Dans un régime policier, tout le monde a toujours quelque chose à se reprocher. C’est l’un de piliers sur lequel reposent toutes les dictatures : convaincre chaque citoyen, aussi honnete soit-il qu’il est un suspect potentiel.

C’est la premiere phase du processus qui transforme les citoyens en moutons. Djibouti etait largement engagée dans l’expérience d’un système autoritaire de plus en plus contesté. Même certains dictateurs arabes, réputés indéboulonnables commenceraient, sous l’effet conjugué des vents d’est et du sud, a douté d’eux-mêmes.

En promettant monts et merveilles à ceux qui voulaient l’entendre, Ismaïl Omar Guelleh est parvenu à faire oublier les pages les plus sanglantes de sa carrière au cours de la décennie écoulée. Le Prophète Mohamed (sawt) a dit dans un hadice << que celui d'entre vous qui observe une injustice doit la récuser par son action sinon par la parole. A défaut par le cœur et ceci est le minimum exigé de chaque croyant>>.

Assister au mal sans rien dire, c’est assister le mal, dit un autre proverbe.

Le patriarche Hassan Gouled, resté au pouvoir à l’excès, était mal servi par une classe politique composée de courtisans de bas niveau qui se contentaient de considérer les Djiboutiens comme des êtres mineurs. Son successeur à la présidence Ismail Omar Guelleh les enfoncera plus bas encore en les traitant en mineurs délinquants et certains opposants comme des vulgaires criminels. Il n est guère étonnant, dans ces conditions que le souci majeur du djiboutien en particulier, l’émigré de retour au pays, soit de s’assurer en premier lieu, que son nom ne figure pas dans l’ordinateur du SDS.

Pour ceux qui ont été de longue date étiquetés et fichés, à tort ou à raison, comme des opposants incorruptibles, il existe en effet un fichier spécial. Un vieux sage djiboutien a dit ceci << nous sommes un troupeau dont le berger s'est endormi et qu'un voleur a pris en main pour le conduire à l'abattoir >>.

Le 18 décembre 1991, un contrôle de police à la cité Arhiba a mal tourné. La répression s’est abattue sur les malheureux habitants de la Cité. Aucun bilan définitif de ce massacre de civils n’a jamais été publié, mais IOG le petit rapporteur des services de renseignements pendant la colonisation française a été bombardé Patron de la sécurité nationale. Il sait certainement combien de victimes ont été liquidées par sa soldatesque. En 1994, des jeunes policiers démobilisés, excédés par les tergiversations du pouvoir et sans doute manipulés par l’opposition avaient occupés certains quartiers de Balbala, les armes à la main. Le quartier a été repris le soir au prix d’un nouveau bain de sang dont aucun bilan n’a jamais non plus été publié. Je pourrais citer des hauts dignitaires de l’Etat, des puissants ministres, plus zélés les uns que les autres, qui sont prêts à fustiger l’opposition et à la condamner à la va-vite.

Pourtant, en cachette, dans leurs mabrazes cossus, chuchotant entre eux, ils ne ratent jamais une occasion de dénoncer l’incompétence et la folie de leur chef IOG.

Au mois de janvier 1992 à un moment où les combats faisaient rage au nord de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh a connu son énième échec. Reçu dans le bureau de l’ancien Chef de l’Etat, Hassan Gouled pour lui faire son rapport quotidien sur l’état de la sécurité dans le pays, IOG exprima une telle haine des Afar, qu’il se fit qualifier de cinglé par Hassan Gouled. Certains de ses ministres, dont celui de la défense Ougoureh ont prié pour que ce vieux dictateur reste mille ans à la tête du pays.

Allez convaincre ces malades du pouvoir et ces drogués de puissance !

Sergent-Chef Ariko
Escadron présidentiel
Camp Barkhat Siraj