19/09/11 (B622) La voix au Chapitre : MANIFESTER CONTRE L’OUBLI (Par Aïnaché)


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LA VOIX AU CHAPITRE
du 19 septembre 2011

MANIFESTER CONTRE L’OUBLI

Par Aïnaché

Une invitation à manifester, nous vient de nos amis d’OTTAWA, contre l’oubli de la trouble journée du 27 septembre 1990, où une composante de la communauté nationale, a été arbitrairement ciblée.

Comme nul n’ignore à présent, il y a eu deux morts, un nombre incalculable d’arrestations suivies, comme il est de coutume dans notre pays, de tortures .De nombreuses victimes en gardent encore des séquelles.

Ce triste anniversaire auquel nos amis de l’APDDP (Association pour la Promotion de la Démocratie et le Droit de la Personne) et son dynamique animateur, Monsieur Hassan Abdi Aden, nous invitent, est hélas le 21ème anniversaire de cette triste et terrible journée : dite ‘’Attentat du Café de Paris’’.Cette journée hante les mémoires des familles de victimes, les amis et tous les démocrates épris de paix et de justice dans notre pays.

Tant que ceux qui avaient planifié, ordonné, ciblé arbitrairement, cette paisible communauté de la composante nationale, et leurs exécutants zélés, ne seront pas jugés il faudra continuer à dénoncer et se battre contre l’oubli.

Malgré l’évidence démontrée par diverses sources indépendantes, nationales et internationales, nos dirigeants n’ont toujours pas daigné rendre justice aux victimes encore moins présenté des excuses.

En accord total avec l’APDDP, il est impératif de continuer à manifester notre indignation à chaque exaction de ce genre afin de rappeler à la face du monde qu’un jour des pauvres compatriotes ont subi la foudre sans en comprendre la raison.

Chacun de nous, qui n’est (heureusement) pas tombé dans les griffes des bourreaux de nos dirigeants, connaît une victime torturée ou expulsée de son propre pays.

C’est une particularité singulière propre à notre pays. Il faut savoir au risque de choquer que Djibouti est le seul pays au monde à expulser ses propres nationaux !
Il m’est insupportable de rappeler que le seul régime qui a pratiqué cette détestable méthode fut l’Allemagne nazie. Aucun autre pays n’a pratiqué ni imité (heureusement) sauf nos dirigeants.

Personnellement, j’ai été touché et, le mot est faible, choqué, lorsque j’ai appris, certes très tardivement, que l’un de mes amis très proche, un homme d’affaire respectable et d’ailleurs très respecté avait été arrêté sans ménagement, avec une brutalité inouïe, en présence de ses enfants ahuris,

La pratique des exactions arbitraires n’a pas faibli, bien au contraire. Ils ont recommencé pratiquement un an après, le 18 décembre 1991, avec le massacre d’Arhiba. Comme chacun sait ce fut un véritable carnage sur une population civile sans défense.

Inutile de rappeler que la pratique perdure à ce jour.

En ce moment même, des défenseurs des Droits de l’Homme, des syndicalistes, des militants de divers partis politiques et de simples citoyens croupissent dans les prisons officielles ou secrètes sans jugement.

Pour toutes ces victimes nous avons le devoir de manifester.

Je m’associe sans réserve avec nos compatriotes d’Ottawa, qui manifesteront en mémoire de nos victimes le samedi 1er octobre 2011, autour de la flamme du centenaire de la colline du parlement du Canada entre 11h. et 13h.

J’émets le vœu que cette manifestation citoyenne, se déroule sous le soleil en ce début automnale canadien et bénéficie de la grâce oh combien spécifique, qu’on appelle là- bas : l’été Indien.

AÏNACHÉ