10/11/2021 (Brève 1955) TRENTE ANS de L’ARDHD : 2005 : le procès intenté par le Général Zakaria et la trahison de Me AREF (Episode_08)

++ La trahison de Me Aref devient publique lors du procès intenté par le Général Zakaria à l’ARDHD
Le jour du procès 18 octobre 2005, c’est Me Aref qui s’est présenté devant la Cour pour défendre la plainte, (avec comme les lois l’y obligeaient le concours d’un confrère français).
Quel ne fut pas l’étonnement de Jean-Loup Schaal et surtout de Me Calatayud qui défendait l’ARDHD, d’avoir contre lui cet avocat dont il avait pris la défense lorsqu’il était emprisonné à Djibouti, utilisant son prestige et sa crédibilité d’ancien bâtonnier de Tarbes.

++ Stupeur dans la salle d’audience.
Dès l’ouverture de l’audience Me Aref a demandé la parole pour dire qu’il devait probablement la vie à Jean-Loup Schaal, mais qu’il allait plaider contre lui…

Le Président, Nicolas Bonnal, qui connaissait particulièrement bien le contexte et le dossier, a demandé une suspension de séance, le temps d’expliquer à ses assesseurs l’origine des propos qu’ils venaient d’entendre.

Bref ce procès qui a duré plus de onze heures – il s’est terminé vers 23h30- a permis d’aborder publiquement devant des magistrats, pour la première fois, les viols, les tortures, les massacres prémédités et la corruption au royaume de Guelleh.

Au final, lors du rendu du délibéré le 22 novembre 2005, Jean-Loup Schaal a été condamné à verser 1 euro symbolique au général Zakaria, parce qu’aucune femme n’avait témoignée à la barre des accusations de viol (chacun comprendra que la parole n’était pas encore libérée à l’époque) et à mille euro d’amende avec sursis, qui n’ont donc jamais été réclamés.

Surprise ! Fait peu fréquent, c’est le Général Zakaria qui a été condamné à payer les frais de justice. C’était beaucoup plus cher !!!

Les choses en sont restées là puisqu’il n’y a pas eu d’appel. Vraisemblablement Guelleh n’avait aucune envie que les crimes commis en toute impunité et sous ses ordres, soient de nouveau évoqués publiquement devant la justice française

++ A l’origine des articles visés par la plainte du Gal Zakaria : la condamnation de DAF
Selon ses engagements, l’ARDHD avait largement contribué à médiatiser la condamnation de Daher Ahmed Farah en novembre 2003 et la suspension temporaire de la publication « Le Renouveau Djiboutien ».

Pour cela, l’équipe avait écrit des articles peu élogieux à l’encontre du Général, concernant 4 crimes : la corruption, les massacres, la torture et les viols. Les trois premiers motifs ont été reconnus par la justice française. L’absence de témoins ou de victimes pour le quatrième motif (viols des femmes par Zakaria et les militaires) avaient justifié la très légère condamnation de l’ARDHD.

++ Nouvelle surprise : DAF n’est pas venu au procès,
Alors qu’il était indirectement à l’origine et bien que que tous les soutiens de l’ARDHD étaient présents. Citons parmi eux, Anne-Marie de Vaivre, vice-présidente de l’ARDHD, Aïcha Daballeh et son père, pourtant mal voyant, ancien député, Mohamed Kadamy, un correspondant venu spécialement de Suède, Elisabeth Borrel et des membres de l’Association SURVIE.

Parmi les témoins qui ont soutenu et défendu l’ARDHD : Ali Coubba (pour la torture), Abdallah Deberkalleh (massacres à la frontière), Mohamed Aloumekani et Ali Iftin.

++ L’Ambassadeur de France se porte au secours du Général Zakaria en tentant d’influencer la justice française
Durant le temps du délibéré, l’Ambassadeur de France à Djibouti, Jean-Paul Angelier, avait organisé en urgence absolue (et pendant le ramadan) la remise de la Légion d’Honneur au Général Zakaria, puis il avait transmis la copie intégrale de son discours avec ses corrections manuscrites à Me AREF afin que ce dernier le porte à la connaissance des magistrats pour tenter de les influencer durant le délibéré.

Tentative scandaleuse et indigne de la diplomatie française pour influencer la justice française contre un citoyen français ?

Compte-tenu du jugement, nous pensons que le magistrat français ne s’est pas laissé impressionner et qu’il est fort possible que ce coup d’une extrême bassesse ait plutôt servi les intérêts de l’ARDHD et de son Président.